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19/11/2005

On n'imagine jamais assez la somme de souffrances que représente un être humain. La plupart d'entre-nous pouvons nous poser cette question "Mais comment avons-nous fait pour, malgré tout, surmonter toutes nos peines ?". Nous vivons avec.

18/11/2005

Un slogan, entendu à la radio à mon réveil, a complètement polué mon esprit. Je ne cesse d'y penser. A force d'y réfléchir, je comprends qu'à lui tout seul il annihile tout ce qu'a pu produire la pensée humaine depuis des millénaire, que ce soit dans le domaine de l'art ou de la réligion. Ce slogan est simple mais il fait mal lorsqu'on y réfléchit avec une certaine conscience du monde dans lequel nous vivons. Je vous le livre : La vie, la vraie, Auchan. Aïe.
A lire également ces histoires de caissières licenciées.

17/11/2005

Voici l'extrait d'un article publié dans Le Monde daté du 5 juillet 2004, déjà cité et commenté dans ce blog à la date indiquée : "Huit critères ont été retenus par la DCRG pour déterminer si un quartier sensible, suivi en raison de son exposition aux violences urbaines, est marqué par un repli communautaire : un nombre important de familles d'origine immigrée, pratiquant parfois la polygamie ; un tissu associatif communautaire ; la présence de commerces ethniques ; la multiplication des lieux de culte musulman ; le port d'habits orientaux et religieux ; les graffitis antisémites et anti-occidentaux ; l'existence, au sein des écoles, de classes regroupant des primo-arrivants, ne parlant pas français ; la difficulté à maintenir une présence de Français d'origine. Si un quartier répond à plusieurs de ces critères, les RG considèrent que des indices de repli communautaire existent. Cette étude, dont Le Monde s'est procuré une synthèse, n'a donc pas de valeur scientifique et ne s'appuie pas sur des statistiques indiscutables ; elle vise à cerner, à l'échelle nationale, une tendance, en s'appuyant sur de multiples exemples locaux tirés des cités françaises par les directeurs départementaux des RG."
Après les événements qui viennent de se dérouler dans les banlieues, on peut, très justement, se poser des questions sur l'efficacité de nos renseignements généraux. On pensait que le danger pouvait provenir d'un repli communautaire, or il est venu, au contraire, d'un sentiment d'exclusion.

14/11/2005

Certains ont vu les casseurs sévir dans les banlieues, moi, je les vois sévir dans les journaux. Ce week-end, le magazine Le Monde 2. A l'intérieur, un sujet sur "Les premières nuits d'émeutes à Clichy-sous-Bois". D'abord 4 pages de photos d'émeutes avec, en apogée, en bas de la 4e page à droite, une voiture en flamme et, au premier plan, 2 individus dans la pénombre qui semblent s'en féliciter. Je tourne la page et je tombe sur ce gros titre qui pourrait rassurer quelques lecteurs mais laisse, sans aucun doute, sceptique la grande majorité d'entre eux, "Une révolte anarchiste, pas islamiste". Suit un encart qui commence par poser cette question "Inspirées par l'islam radical, les révoltes dans les banlieues ?". Pour répondre à cette question fondamentale, "Le Monde 2 a demandé à Malek Chebel, anthropologiste et psychanalyste, spécialiste de l'islam, comment il analyse ces événements et quel peut être l'impact des courants fondamentalistes sur la jeunesse musulmane de France". Il ressort de cette interview que l'impact en question est pratiquement nul. Dans ce cas, pourquoi en faire tout un fromage ? Cette association (en apparence très "soft") entre les émeutes en banlieues et l'islam me paraît d'un goût très douteux. J'hésite donc entre deux accusations. Je pourrais dire que ce journal a des bonnes intentions vis-à-vis de l'islam mais qu'il commet là une grande maladresse. Mais ce serait faire insulte au professionnalisme de ces "gens-là" qui savent, mieux que personne, manipuler une opinion. Alors je pense qu'ils ont choisi de profiter de ces émeutes pour rappeler aux français, comme ça, en passant, que l'islam radical sévit dans les banlieues et que, certes, cette fois-ci il n'est peut-être pas à l'origine des émeutes mais que, quand même, il représente un danger. Dois-je ajouter que cette manière de faire n'est vraiment pas de nature à résoudre les problèmes de ces jeunes lorsqu'ils disent se sentir victime de racisme ? Toute l'hypocrisie de la société française se retrouve là. Dès lors qu'elle stigmatise ainsi une religion et un mode de vie différent, comment peut-elle parler d'intégration et d'égalité ? Aujourd'hui, ceux qui disent la vérité concernant l'attitude des francais face aux jeunes issus de l'immigration ce ne sont pas les bons chefs d'entreprise, tel Louis Schweitzer, qui nous parle de lutte contre les discriminations, mais plutôt Jean-Marie Le Pen ou Philippe de Villiers lorsqu'ils affirment, vous vous adaptez ou vous vous cassez ! C'est ce discours-là que tiennent au fond d'eux la majorité des français et c'est en leur faisant craindre l'islam ou une jeune fille voilée qu'on le renforce.

09/11/2005

Pour donner un peu plus de sens à mon propos d'hier, je cite le début d'un article paru dans le journal Le Monde, car il illustre parfaitement ce que j'essaie de mettre en évidence :
"Dominique de Villepin veut croire que le 8 novembre 2005 restera, pour lui, comme une date fondatrice. Celle où il aura réussi son coup de poker. En proclamant l'état d'urgence en conseil des ministres, le premier ministre a choisi de jouer gros. Face à son ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy, qui traînait les pieds, faisant savoir qu'il n'avait pas besoin d'une législation d'exception pour maîtriser la situation dans les banlieues.(...) Toute la journée de mercredi a eu des accents de victoire. Avec une majorité, debout pour applaudir un discours fleuve de quarante minutes qui justifiait le recours à la loi du 3 avril 1955 utilisée lors de la guerre d'Algérie et de la crise calédonienne." Ayant lu cela, je comprends que les problèmes dont souffre la société française, dans son ensemble, (il faudrait être insconscient pour croire que seul les jeunes des banlieues connaissent des difficultés) ne sont pas prés d'être résolus.

08/11/2005

Contrairement aux journalistes, les "blogeurs" (ce mot entrera peut-être dans le dictionnaire) ont l'avantage de pouvoir ne pas réagir "à chaud". C'est donc après 12 nuits d'émeutes en banlieue que je m'exprime, avec du recul, sur ce sujet. La première chose qui me frappe est que, dans n'importe quelle démocratie saine, après des tels événements qui, non seulement se repètent nuit après nuit, mais, en plus, se rependent sur tout le territoire national, le ministre de l'intérieur aurait présenté sa démission au président de la république. Mais là, nous voyons encore une fois agir ce qu'il conviendrait également d'appeler l'exception française. A ma connaissance, jamais personne n'a évoqué cette éventualité. Ni les journalistes, ni même les responsables des partis politiques de l'opposition. Ce simple fait démontre à quel point la démocratie est malade en France. La fracture sociale qu'avait diagnostiquée le candidat Chirac à l'élection présidentielle de 1995, et à laquelle avait également fait référence le premier ministre Jean-Pierre Raffarin en 2002, s'est gravement accentuée. Nous en sommes, aujourd'hui, à une situation où la France de tout en bas, ses jeunes plus précisément, incendient leur propre monde chaque nuit. Au même moment, à la tête de la nation, les plus hauts responsables se livrent à des manoeuvres politiques dont le seul objectif semble la prise du pouvoir en 2007. Cette manière de présenter les choses n'est malheureusement pas caricaturale. Dans les différents commentaires que j'ai pu lire ou entendre sur ces émeutes, jamais, comme je l'ai dit, il n'est question d'une éventuelle démission du ministre de l'intérieur, mais certains avancent, en revanche, que ces émeutes pourraient être exploitées par ce même ministre dans sa course à l'élection présidentielle entamée dés son entrée au gouvernement, en 2002. Bref, pendant que le peuple souffre sous des multiples problèmes, les responsables politiques, qu'ils soient dans le gouvernement ou dans l'opposition, ont en tête la prochaine élection présidentielle. Pour accentuer davantage cette situation, la presse, dans son ensemble, au lieu de dénoncer ce qui ne va pas dans la France d'en bas, se passionne pour ce jeu politique. C'est grave, c'est scandaleux.

Maintenant, nous pouvons nous demander comment nous en sommes arrivé à rendre à l'agonie notre système démocratique. Je crois qu'il faut simplement remarquer que, depuis plus de 20 ans, le pouvoir en France se partage entre les mêmes individus. Il n'y a quasiment aucun renouvellement de la classe politique. Je me demande même s'il est encore nécessaire d'organiser des élections, puisque les leaders politiques pourraient très bien s'arranger en se disant, entre Gauche et Droite, "Vous gouvernez pendant 5 ans, ensuite c'est notre tour, après c'est vous, et ainsi de suite..." Ce genre de système conviendrait sans doute mieux que notre fausse démocratie, car les politiques s'occuperaient un peu moins des échéances électorales et plus de résoudre les problèmes de la population. D'autre part, je remarque qu'aux Etat-Unis, les candidats malheureux aux élections présidentielles disparaissent de la vie politique. En France, ils sont toujours là. Et quand l'un d'entre eux, comme Lionel Jospin, décide de partir, c'est un drame nationale, on spécule encore, 3 ans après, sur son retour à la politique que l'on veut croire des plus probable. Tout ça ne convient pas à une démocratie digne de ce nom.

Mais il faut en revenir aux émeutes dans les banlieues. Dominique de Villepin a fait une assez bonne prestation hier soir à la télévision. Il affirme la fermeté du gouvernement et des mesures prioritaires pour aider les jeunes des banlieues. C'est sans aucun doute une bonne chose. Mais ces décisions arrivent trop tard, car, maintenant que ces jeunes ont obtenu qu'on prenne en considération leurs problèmes en brûlant des voitures, que vont se dire les autres catégories de la population qui, malgré des grêves, par exemple, n'ont pas obtenu gain de cause ? Pensez-vous qu'il n'y ait qu'en banlieue où l'on ne trouve pas de travail ? Pensez-vous que dans les grandes villes, il soit plus facile de trouver un logement ? D'autres catégories de la population vont se sentir lésé du fait des avantages (qui n'en sont pas du tout) accordés aux jeunes des banlieues. Le gouvernement n'aurait jamais du attendre qu'il y ait des émeutes pour se pencher sérieusement sur ce problème. Même s'il était résolu, je pense qu'il en préfigure bien d'autres, parce que ce ne sont pas seulement les jeunes des balieues qui connaissent des difficultés, mais l'ensemble de la société française, excepté évidemment la minorité "d'en haut".

04/11/2005

Tous nous savons que Sadan est encore un criminel odieux. Mais, à mon avis, le point le plus important c'est ce précédent éternel que nous donnons aux américains pour envahir des nations par tout le monde, sous le prétext d'emporter la liberté aux peuples opprimés. Les américains ne tiennent pas aucune appréhension quand vont commetre les pires ravages dans ces pays faibles. Il est trés important aussi rappeler les motifs réels des États Unis: le désir de controler les gisements de pétrole du Moyen-Orient. Il ne sont pas de motifs abstracts ou élevés, mais des necessités égoïstement matérielles.
Merci!

Je vous remercie de m'avoir écris pour me faire part de votre manière de voir les choses. Ce que je veux dire, avant tout, c'est que ce sujet, sur lequel nous pouvons débattre très longtemps, est extrêmement difficile. On ne peut pas l'aborder en ayant, dés le départ, une opinion défavorable de toute action américaine. Je constate que vous m'écrivez "Tous nous savons que Sadan est encore un criminel odieux. Mais, à mon avis, le point le plus important c'est ce précédent éternel que nous donnons aux américains pour envahir des nations par tout le monde". Je comprends donc que vous, en tant qu'être humain, vous pouvez supporter les crimes du dictateur irakien, mais, en revanche, et vous le dites vous-même "le point le plus important", vous trouvez insupportable que les américains "envahissent" une autre nation. Je pense que si vous étiez irakien et que vous aviez vécu sous la dictature de Saddam, vous ne verriez peut-être pas les choses de la même manière.
Beaucoup de gens, partout dans le monde, ont manifesté contre l'intervention militaire des américains. Je n'en faisais pas parti. Je trouvais que cette intervention devait se faire. Par contre, je trouve que tous ces gens ont eu raison de manifester leur rejet de la politique américaine et mettre ainsi une pression tout à fait extraordinaire sur les épaules de George W. Bush. C'est un droit que leur procure la démocratie. Et c'est ce droit-là qui, à mon avis, autorisait les américains à intervenir dans un pays comme l'Irak. Parce que, voyez-vous, Saddam pouvait faire n'importe quoi, personne ne lui disait rien. Si les américains font n'importe quoi en Irak, l'opinion publique leur tombe dessus et leurs dirigeants sont contraints de rendre des comptes. On n'imagine malheureusement pas toute la force de la démocratie. C'est comme si nous avions mis un épée de damoclès sur la tête du président américain. OK tu vas en Irak, mais, si tu fais trop de connerie là-bas, tu sautes. Voilà, pour moi, la meilleure garantie que l'action des américains ira en faveur du peuple irakien. Ils ne pourront pas, comme l'affirme la plupart des antiaméricains primaire, uniquement dépouiller ce pays, ils sont également obligé de construire ou reconstruire, c'est comme il vous plaira, et de mettre en place un régime démocratique parce que cela aussi entre dans leurs intérêts.

01/11/2005

Je n'ai pu résister au plaisir intellectuel que laissait entrevoir la lecture du livre de Lionel Jospin intitulé "Le monde tel que je le vois". Je l'ai acheté aujourd'hui. Rien d'extraordinaire au niveau du style. En revanche, la manière de présenter les choses est assez intéressante. J'admire Lionel Jospin en tant qu'homme politique. Je crois qu'il était l'un des rares à faire de la politique au sens noble du terme.
J'ai lu récemment, dans un forum sur internet, un post qui faisait référence aux indemnités monstrueuses que se sont octroyés certains dirigeants d'entreprise lors de leur départ. En réponse à ce post, un internaute qui pense avoir pour lui le mérite d'être réaliste et sincère, faisait remarquer que n'importe qui aurait agit de la même manière que ces grands patrons, n'importe qui aurait pris les millions d'euros sans aucun état d'âme, et qu'il fallait cesser, en France, d'avoir des complexes par rapport à l'argent. J'imagine que cette personne est de bonne foi lorsque, non seulement, elle affirme qu'elle aurait pris les millions sans aucun état d'âme si elle en avait eu l'occasion, mais aussi que tout le monde agirait de cette manière. Seulement moi, je parle de la personne que je connais le mieux, jamais je n'accepterai de partir avec des indemnités si disproportionnées comparé à ce que gagnent ceux qui travaillent pour moi. Je ne dis pas que je refuse l'argent, simplement la manière dont je me le procure compte davantage que la quantité. En politique, c'est un peu la même chose. La plupart des politiciens sont en politique pour assouvir leur besoin de pouvoir et pensent qu'on ne peut faire de la politique que pour accéder aux fonctions suprèmes. Les grands hommes politiques ne peuvent vivre éloignés du pouvoir, c'est bien connu. Tous ont du mal à croire que Lionel Jospin, en tant qu'homme politique comme les autres, pouvait avoir d'autres motivations que la conquête du pouvoir. C'est pourquoi tous ont du mal à imaginer qu'il ne reviendra pas à la politique pour être (essayer d'être) président. Pour ma part, je pense que, parce qu'il a une noble conception de la politique, Lionel Jospin ne se représentera jamais à une élection présidentielle. Il faut être un peu tordu, comme un Fabius par exemple, pour pouvoir être président.

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