Mes Lectures
Liens
Archives
19/11/2004
"(...) cette fuite loin de notre propre vie que nous n’avons
pas le courage de regarder, et qui s’appelle l’érudition."
Je médite cette phrase de Marcel Proust, satisfait
de mon ignorance.
16/11/2004
Je me rends compte à quel point le cynisme se cultive dans notre société. Il s'installe en revêtant les atours de l'humour ou du courage. Ainsi les propos de Guy Carlier dans télérama : "Je n'ai aucun respect pour Arthur. Je le dis. Et c'est mon patron." ou encore "Je gagne très bien ma vie et je la fais bien gagner à Vivendi en balançant sur Messier". Nous atteignons là une forme de cynisme particulièrement néfaste, qui démontre qu'il n'y a plus grand espoir. Que l'on s'appelle Guy Carlier ou Michael Moore, on se soumet au Dieu argent. Il faut bien bouffer après tout (ça c'est un peu méchant).
Une rumeur circule en Palestienne selon laquelle Yasser Arafat aurait été empoisonné. Ce n'est qu'une rumeur évidemment, mais, depuis quelques jours, les journalistes français, dont on ne cessera jamais de vanter le professionnalisme, en font l'un des titres de l'actualité. Il me semble qu'une des régles primaires du journalisme est bafouée. Vous verrez que, bientôt, les directeurs de rédaction seront des spécialistes du marketing ou de la pub, si ce n'est déjà le cas. Informer est une chose, aguicher le chaland en est une autre.
15/11/2004
Ce ne sont certainement pas les français qui ont le plus à
perdre en Côte d'Ivoire mais les ivoriens eux-mêmes. Pourtant,
certains
africains fustigent la présence de la France dans ce pays et
rappellent les déclarations de Chirac et de Villepin, faites au moment
où les américains ont décidé d'intervenir en
Irak.
Ce n'est évidemment pas tout à fait la même chose. Néanmoins,
il faut admettre une chose : le droit pour des forces militaires étrangères
d'intervenir dans un pays est une donnée géopolitique du monde
de demain.
Ce droit s'oppose évidemment au principe de souveraineté national.
C'est pourquoi son cadre devrait, à mon avis, être très
précisément défini, au niveau des Nations Unis, afin
qu'il n'y est aucune ambiguité possible. Mais cela suppose la chute
d'un certains nombres de tabous et, surtout, d'hypocrisie diplomatique,
car pourquoi empêcher une guerre civile en Côte d'Ivoire et
ne pas s'en préoccuper dans d'autres pays du monde ? Bernard Kouchner
parlait à une époque de ce qu'il appelait le droit d'ingérence.
Cette expression n'est plus d'actualité alors qu'elle s'impose presque
d'elle-même. En effet, que ce soit en Irak, en Haïti (où
les américains sont intervenus d'une manière plus radicale
que les français en Côte d'ivoire, pour mettre fin à
une guerre civile -- chute du président Aristide -- ) ou en Côte
d'Ivoire, ces dernières années, on a vu s'appliquer ce droit
d'ingérence... sans qu'il ne soit jamais question d'ingérence.
Bernard Kouchner devait avoir inventé le mauvais mot.
11/11/2004
La mort de Yasser Arafat. Tous les journalistes voulant sans doute être les premiers à l'annoncer, le leader palestinien est mort 2 ou 3 fois par jour, avant cette nuit. L'exigence d'une information rapide nuit gravement à la vérification de ses sources. La vitesse prime sur la réalite, ce qui ne présage pas d'une prochaine grande ère de l'histoire du journalisme.
10/11/2004
"Hendrik n'est plus un jeune homme ; il ne veut pas mourir sans
progéniture. Parfois, à la tombé de la nuit, la peur
le prend. L'homme n'est pas fait pour vivre seul. Pour toutes ces raisons,
Hendrik s'est trouvé une femme."
J'apprécie le style de J.-M.
Coetzee. Simple, sans "chichi". Le roman s'appelle "Au
coeur de ce pays".
05/11/2004
Certains ont eu la faiblesse de croire que Bush pouvait perdre ces élections
présidentielles. Les pauvres... Si elles avaient eu lieu en France,
évidemment que 80% des électeurs auraient votés contre
lui. Mais voilà, ce sont les américains qui ont votés.
Et eux n'ont pas eu a subir toute la propagande idiote que l'on nous a servi
ces derniers mois contre George W. Bush. Sont-ils plus bêtes ou plus
intelligents que nous ? A vous de voir.
Dans
tous les journaux on peut lire que cette réelection est une catastrophe
pour l'Europe et pour le monde entier.
Ce qui m'enerve de la part des "grosses têtes" françaises
qui pensent et écrivent dans les journaux, c'est qu'elles ne prétendent
pas spécialement proposer des solutions pour le monde meilleures
que celles des américains, elles voudraient tout simplement voir
l'Europe, avec, à sa tête, la France, régir le monde.
C'est n'est pas Bush que l'on critique mais la puissance américaine
et cet homme qui a osé nous dire, peu m'importe votre avis, je fais
ce que je crois bon de faire. Bref, il nous a dit merde ! Il nous a fait
fermer notre gueule, à Nous ! Champion du monde des grandes gueules
! Il nous a remis à notre place, ce George Bush. Maintenant le revoilà.
ça fait pas plaisir. Non, ça ne Nous fait pas plaisir du tout.
Pour ma part, je suis presque content de cette réelection. Et j'en
veux à tous les détracteurs du président américain
qui ont été si grossiers, si bêtes et si lamentables
dans leurs critiques -- parce qu'elles étaient essentiellement motivées
par une sorte de jalousie de puissance --, qu'ils ont fini par me rendre
sympathique un homme qui s'oppose à l'avortement, et continue d'appliquer
la peine de mort. Tiens, d'ailleurs n'est-ce pas assez étrange ces
gens qui répugnent à tuer une vie qui n'existe pas mais consentent,
sans problème, à tuer une vie qui a vécus suffisamment
longtemps pour commettre un crime ?
Bref, on a dit tellement de mal de George W. Bush durant ces 4 années
écoulées... je ne vois pas ce qu'on va pouvoir inventer d'autre
pour les 4 années à venir ... Qu'il ne porte pas de slip ?...
Non. Vous allez voir que "l'opinion public" va se calmer. Et ce
qu'on dit aujourd'hui, on l'aura oublié demain. Dans quelques mois,
plus personne ne dira rien sur Bush. Et c'est alors, sans doute, qu'il sera
intéressant de dire un peu de mal de sa politique.