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  • Jonathan Littell
    "Les Bienveillantes "
  • Philip K. Dick
    "l'homme dont toutes les dents étaient exactement semblables "
  • Yehoshua Kenaz
    "Infiltration"

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30/12/2006

"Parlons travail" est un livre entièrement composé d'entretiens entre Philip Roth, écrivain juif américain, et d'autres écrivains, pour la plupart juifs d'Europe centrale. Les sujets et surtout  l'intelligence avec laquelle Roth et ses interlocuteurs les abordent ont, à mon avis, un intérêt pour les personnes qui s'intéressent au travail des écrivains mais bien plus encore pour tout ceux qui, s'intéressant au monde d'hier, tentent de comprendre celui dans lequel nous vivons (ce qui devrait être le cas de chaque homme ayant un minimum de culture). C'est pourquoi, je déplore, et c'est bien l'unique chose que je déplore dans ce livre, le caractère réducteur de son titre.
Quoi qu'il en soit, je recopie ici un extrait de l'entretien qu'a eu Philip Roth avec Primo Levi car ces propos touchent à la question d'intégration, sujet dont on débat beaucoup en France pour dire très souvent n'importe quoi.

ROTH : Vous commencez "le système périodique" en parlant de vos ancêtres juifs, arrivés dans le Piémont depuis L'Espagne via la Provence en 1500. Vous décrivez vos racines familiales dans le Piémont et à Turin sinon comme considérables, diu moins comme "profondes, étendus, et incroyablement enchevêtrées". Vous proposez un bref glossaire du jargon que ces juifs avaient mis au point au tout premier chef comme une langue secrète excluant les Gentils, un argot composé de mots à racine hébraïque avec des terminaisons piémontaises. Vu de l'extérieur, votre enracinement dans le monde de vos ancêtres n'est pas seulement et fondamentalement lié à votre enracinement dans la région elle-même, il coïncide avec lui. Pourtant, en 1938, lorsque les lois raciales ont été introduites pour restreindre les libertés des juifs italiens, vous en êtes arrivé à considérer le fait d'être juif comme une "impureté", même si, comme vous dites dans le "Système périodique" vous avez commencé à "vous sentir fier d'être impur".  
La tension entre votre enracinement et votre "impureté" me fait penser à ce qu'à écrit récemment le professeur Momigliano sur les juifs d'Italie, à savoir qu'ils faisaient mois partie de la vie italienne qu'ils ne le croyaient". Jusqu'à quel point  croyez-vous en faire partie ? Demeurez-vous une impureté, "un grain de sel ou de moutarde" ou bien ce sentiment de différence a-t-il  disparu ?

LEVI : Pour moi, il n'y a pas de différence entre l'enracinement et le fait de se sentir "un grain de moutarde". Pour se sentir le catalyseur, le stimulant de son environnement culturel, quelque chose ou quelqu'un qui donne du goût et du sens à la vie, il n'est pas besoin de lois raciales, ni d'antisémitisme ou de racisme en général ; mais appartenir à une minorité, pas nécessairement raciale, du reste, est un facteur non négligeable. En d'autres termes, il peut se révéler utile de ne pas être pur. […]
Selon moi, c'est le sens des propos d'Arnaldo Momigliano que vous citez. Les juifs italiens, mais on pourrait en dire autant des juifs de bien des pays, ont largement contribué à la vie culturelle et politique de leur patrie sans renoncer à leur identité, et même en gardant foi dans leur tradition culturelle. Posséder deux  traditions, comme c'est le cas des juifs, mais pas d'eux seuls, est une richesse ; pour les écrivains mais pas seulement pour eux. […]
A ma manière je suis resté une impuretés, une anomalie, mais plus pour le même raisons : pas spécialement en tant que Juif, mais plutôt en tant que survivant d'Auschwitz, et écrivain franc-tireur, non pas issu du monde des lettres ou de l'université, mais de celui de l'industrie.  

Philip Roth 'Parlons travail" (folio)

20/12/2006

Dans la rue, en plein hiver, un jeune homme accoste un monsieur d'un certain âge.
- Bonjour monsieur, vous n'auriez pas un euros ou deux pour me permettre de trouver une chambre pour ce soir ?
- Non, désolé.
Alors le jeune, prenant un air un peu dégouté lui lache :
- Putain on voit bien que vous ne savez pas ce que c'est que dormir dehors...
Et le vieux de répondre : "Ben si, justement, je sais ce que c'est, j'ai perdu mon travail il y a 6 mois.

13/12/2006

Ce mois-ci je suis plongé dans la lecture de 2 romans qui me reconcilie avec la littérature actuelle. J'en avais plus qu'assez des auteurs portés aux nues dans les journaux et dont l'essentiel de l'oeuvre tourne autour de leur nombril, sans parler de la pauvreté de leur style. Grâce au roman "Les bienveillantes" de Jonathan Littell je retrouve la sensation de tenir entre mes mains un grand roman. Egalement un excellent roman "Infiltration" de Yehoshua Kenaz

07/12/2006

Un rapport de la cours des comptes vient de mettre en évidence certains "écarts" budgétaire du SAMU social de Paris, notamment en ce qui concerne des frais d'hébergements, jugés relativement excessifs. Il s'avère, en effet, que l'argent public est dépensé pour loger des familles d'immigrés en situation irrégulière dans des chambres d'hôtels de 9m2. Chaque citoyen contribuable donnera sa propre interprétation sur cette information. Mais l'explication est simple. Comme ces familles n'ont pas de papiers, elles ne peuvent accéder à la location. Comme il n'y a pas suffisamment de place d'hébergement au SAMU, il faut trouver une autre solution. Ce sont donc les chambres d'hôtels. Or, pour trouver ces chambres, le SAMU fait appelle à une société de service qui négocie les tarifs avec des hôteliers. Donc le SAMU rémunère cette société et la société reverse une partie de cet argent aux hôtels. Si elle négocie bien, cette société peut se faire une très bonne marge. Et comme il y a beaucoup de familles en détresse, ces marges confortables sont vite multipliées. Conclusion, ces personnes gagnent de l'argent, et certainement beaucoup d'argent, sur la misère des autres. Pour donner un chiffre, un mois d'hébergement dans une chambre d'hôtel coûte au SAMU plus de 2000 euros. 2000 euros, c'est le loyer mensuel d'un bel appartement à Paris, mais le pauvre paie ce prix pour être mal loger. Dans toute la grande littérature que j'ai pu lire durant mon adolescence, qui va de Victor Hugo à Dostoïevski, en passant par Dickens, le fait de faire fortune sur le dos des malheureux est toujours présenter comme le pire des méfaits, mais c'est hélas un crime que notre société ne saurait punir. On trouve admirable les personnes qui gagnent ou qui "font" de l'argent peu importe de quelle manière. Ces personnes qui font les intérmédiaires entre le SAMU et les hôteliers diront pour leur défense, mais c'est normal que l'on se fasse payer pour notre travail. Alors qu'il y a des gens qui travaillent bénévolement pour tenter d'atténuer certaine injustice... Je crois qu'il faut réinventer la notion de solidarité et je ne compte absolument pas sur un Sarkozy président pour le faire.

04/12/2006

Ajourd'hui en France, les titres de l'actualité nous informent sur un "incident" survenu au cours du déplacement de Ségolène Royal au Proche-Orient : La candidate du parti socialiste à l'élection présidentielle s'est retrouvée en présence de députés libanais parmi lesquels un élu du Hezbollah qui a assimilé le comportement d'Israël au Liban au "nazisme". En cette période de pré-campagne, la droite trouve-là évidemment de quoi pointer du doigt des lacunes dans la connaissance des dossiers internationnaux qui devraient rendre la candidate inapte à occuper la plus haute fonction de l'état. Même Philippe Douste Blazy, chose assez surprenante étant donné ses "performances" de ministre des affaires étrangères qui n'en est plus à une gourde prés, y va de sa petite phrase. Mais ce qui m'étonne le plus, c'est que M. Nicolas Sarkozy, tout en défendant la présence de Jean-Marie Le Pen, et donc du Front National, dans la vie politique française, trouve scandaleux, au Liban, qu'une candidate côtoie, parmi d'autres élus locaux, un élu du Hezbollah qui exprime, comme le font en France les élus du Front National, ses opinions.

02/12/2006

La télé, je la regarde très peu, ce qui me fait prendre suffisamment de recule pour mesurer la portée des images qui me sont offertes. Aujourd'hui une retransmission sur France 5 de l'émission "A vous de jouer" durant laquelle Alertte Chabot recevait Nicolas Sarkozy, non pas ministre de l'intérieur, mais candidat à la présidence de la République. J'ai eu le sentiment d'une émission que les 2 parties, la journaliste et l'homme politique, ont soigneusement préparée ensemble pour assurer la promotion de ce dernier. La télé est un espace où l'on peut prendre les gens pour des cons et c'est à mon avis le meilleure atout de Sarkozy pour devenir Président. Sur le site de l'UMP on trouve la retranscription de cette émission affligeante.

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