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24/02/2007

Quelques jours après que Ségolène Royal ait présenté le programme qu'on lui reprochait de ne pas avoir, une grosse polémique, qui semble maintenant avoir fait long feu, s'est instauré sur le coût des propositions de la candidate socialiste. Cette attaque en provenance du camp de Sarkozy a atteint son objectif d'une manière tout à fait inespéré, puique, par la suite, nous apprenions la démission d'Eric Besson, le responsable des questions économiques et fiscales du Parti socialiste. La stratégie de la droite pour gagner ces élections est donc toute indiquée. Elle ne consiste malheureusement pas à se battre sur des idées mais à dénigrer celles du camp adversaire. A propos du financement des différentes propositions des candidats, je regrette que certains aient pu y voir un argumement electoral, car il revient à dire que celui qui aura le programme le moins onéreux sera le meilleur candidat. Cela n'a absolument aucun sens. Pour juger de l'éfficacité d'un programme il faudrait, en effet, non seulement pourvoir estimer son coût mais aussi combien il rapportera au pays. En consacrant beaucoup d'argent à l'enseignement, la recherche ou la formation, on investit dans l'avenir d'une nation qui produira, de ce fait, davantage de richesse et surtout moins de chômage.

21/07/2007

Cette campagne électorale est à l'image de notre époque : Tout est possible. Les choix doivent se faire aujourd'hui, non seulement pour la France, mais aussi le monde de demain. L'unique certitude est celle du changement. Certains sont convaincus que Nicolas Sarkozy est l'homme qui incarne le mieux ce changement. Le ministre de l'intérieur réalise donc une étonnante performance, puisque membre d'un gouvernement rejeté par 2 fois lors d'élections au cours de ces 5 dernières années, il aparaît presque comme un leader de l'opposition, capable, s'il est élu président, de mener une meilleure politique que celle qu'il a mené jusqu'à présent avec ses petits camarades. On lui connait également de très nombreux amis, très influents, dirigeants des grandes entreprises ou des grands groupes de presse. Mais il réussit à donner un véritable espoir aux français moyens persuadés qu'il défendra leurs intérêts avant ceux de ces amis qui lui déroulent, du mieux qu'ils le peuvent, un tapis rouge vers l'Elysée.
Au parti socialiste, le changement est déjà en place puisque le candidat à la présidence de la république est une candidate. Ségolène Royal est la surprise que nous n'attendions pas. Mais elle est présente à chaque étape de son parcour et, en tant que femme, elle fait face à des attaques qu'aucun homme politique, au même niveau d'expérience et de compétence qu'elle, n'aurait à subir. Elle ne parle pas seulement de changement, mais elle l'applique déjà dans sa manière de mener sa campagne. Lorsque l'on disait d'elle : Elle n'a pas de programme, elle écoutait les français et, malgré les critiques qui émanaient parfois de son propre camp, elle a tenu bon. Elle a fini par présenter, à la date qu'elle avait fixée, un programme ambitieux qui correspond aux attentes des français. Comme il fallait s'y attendre, face aux propositions de la candidate socialiste, qui, toutes, revèlent le soucis d'établir davantage d'égalité et de fraternité, les critiques se font entendre pour nous dire : Mais comment va-t-elle financer tout cela ? A l'heure où des personnes se plaignent de ne pouvoir trouver un travail ou un logement, alors que les grandes entreprises françaises annonces des profits records, je trouve cela quand même un peu... gonflé. Mais l'UMP critique : c'est son rôle. A l'instar de la campagne de Jacques Chirac, en 2002, ce parti mise davantage sur les erreurs de son adversaire le plus sérieux que sur ses propres propositions pour arriver au pouvoir. C'est une stratégie vraiment discutable quand on connait la soif d'espoir actuelle d'une grande majorité des français (même ceux qui soutiennent Sarkozy on soif d'espoir). Faut-il, ou non, un vrai changement dans ce pays ? Si oui, alors l'unique candidat susceptible de le réaliser est Ségolène Royal. Je voterai donc pour elle. Certains mettent en doute sa capacité à gouverner ce pays, pour ma part, je ne pense pas que le ministre de l'intérieur ait les capacités nécessaire pour occuper ce poste, sauf évidemment, à penser que Chirac soit bon président de la république. Il se peut que Nicolas Sarkozy soit élu président dans 2 mois. Cela ne changera rien au fait que le changement est nécessaire. Sarkozy président, ça ne durera pas 5 ans.

15/02/2007

Je me réveille ce matin au son des actualités à la radio. Les groupes français Total et BNP Paribas ont réalisé des bénéfices record au cours de l'année 2006. Les chiffres me tirent à peine de mon sommeil 12,6 milliards d'euros pour Total et 7,6 milliards d'euros pour BNP. Profits scandaleux ou poussage jouissif de Cocorico pour la France ? Les avis des auditeurs devraient être partagés sur la question, mais j'entends essentiellement des témoignages de gens satisfaits. Quelques employés de Total ou BNP Paribas sont fiers d'avoir bien travaillé et affirment bénéficier d'une part de ces profits. Il faudrait donc se réjouir. Contrairement à ce qu'affirme Olivier Besancenot, les grands patrons redistribuent les richesses à leurs employés. Un intervenant va même plus loin en disant qu'en France nous avons cette attitude extrêmement néfaste d'être géné de gagner de l'argent. Ce n'est pas une honte d'avoir des grands groupes qui gagnent de l'argent dans notre pays... Bref, nous étions-là dans un discours capitaliste-capitaliste, entre gens réalistes, prêt à confier, les yeux fermer, l'avenir du pays à Nicolas Sarkozy, avec même une larme à l'oeil pour tout le bien qu'il a fait. Pour montrer que ces gens sont des gens biens, ils ont admis que si Total et la BNP ont gagné tant d'argent ce n'est pas seulement grâce à leurs salariés mais aussi grâce à leurs clients. On sait par exemple que le prix du pétrole ayant fortement progressé ces dernières années, les prix des carburants ont beaucoup augmenté et que chaque automobiliste en France y a mis de sa poche (d'ailleurs je ne suis absolument pas sûr que lorsque le prix du baril baisse le tarif à la pompe baisse également). Quant à la BNP une employée, contente de bénéficier d'un 14eme mois de salaire, a suggéré que ce serait peut-être bien de baisser un peu les tarifs des services bancaires... Là, un économiste libéral présent dans les studio a dû reprendre les choses en mains et expliquer à tous les auditeurs que, dans notre économie, libéral comme nous le voudrions, pour faire baisser les prix, il faut privilégier la concurrence. C'était la fin de l'emission. Si j'ai bien compris ce qui s'est dit, des groupes comme Total et BNP ont réalisé des bénéfices record en augmentant fortement le coûts de leurs services. Ils peuvent s'enrichir de cette manière, car il n'y a pas véritablement de concurrence. Enfin, ils redistribuent une part des bénéfices aux salariés (évidemment rien pour ceux qu'ils ont licencié). Alors scandale ou pas scandale ces milliards d'euros de profits ? Doit-on taxer ou pas les gros bénéfices ? Je me lève la tête vide, me promettant d'y réfléchir un peu plus tard. Ensuite, comme il est 9h00, je sors et je prends le métro pour me rendre à mon travail. Dans le couloir, juste avant de descendre sur le quai, je vois un couple de SDF, enveloppé dans des couvertures et, tout autour d'eux, des affaires en vrac, qu'on aurait cru des immondices répandus. Au début, je n'ai vu que l'homme et j'ai pensé qu'il était seul. En passant devant lui sans m'arrêter, puisque, dans les grandes villes, jamais personne ne s'arrête en voyant des hommes dans la pire misère, j'ai aperçu également la femme derrière lui qui semblait émerger d'un horrible sommeil. Alors, cela m'a fait quelque chose de plus pénible encore que de voir un homme seul. Un couple qui dort sous des couvertures dans le métro. Ce n'est vraiment pas un spectable réjouissant. J'ai croisé ces gens, je ne me suis pas arrêté, j'ai poursuivi mon chemin, mais j'ai repensé aux infos de la radio. J'ai associé l'état de ces pauvres gens, dont vous savez tous qu'evidemment il ne sont pas les seuls, aux bénéfices de Total et BNP Paribas. Et j'ai pensé que si l'on pouvait préléver une part de cet argent pour faire en sorte qu'aucun individu ne dorme dans la rue, alors je serais fier de mon pays. J'ai également pensé que, de tous les candidats à la présidentielles, ils ne sont pas nombreux à connaître cette réalité-là.

P.S : Je lis sur le site du Figaro que "l'annonce de ces «superprofits» a aussitôt déclenché une polémique. Mais la réaction de Total a été tout aussi vive, l'entreprise fustigeant la « démagogie » et le « populisme » de la proposition de l'association de consommateurs UFC-Que choisir, qui milite pour une taxe exceptionnelle sur les profits des pétroliers." Là-aussi, je refuse de croire qu'il est arrivé à Thierry Desmarest, le PDF de Total, de se retrouver un matin en allant au travail, face à face avec un couple de SDF dans les couloirs du métro. Si c'était le cas, il connaitrait ce sentiment de culpabilité que nous ressentons tous à gagner notre vie alors que d'autres meurent de faim. Je suis persuadé qu'il comprendrait et verrait alors les choses d'une autre manière... Peut-être même qu'il deciderait de prendre en main ce problème avec autant de brio qu'il a prit en main Total Elf Fina (tiens, 3 entreprises ont fusionnées pour créer un grand groupe français... et puis on nous dit que la concurrence c'est le meilleur allié des consommateurs).

08/02/2007

En relisant mon précédent article, dont l'objectif était d'exprimer mon enthousiasme pour le film de Florian Henckel von Donnersmarck, "La vie des autres", je me rends compte que la phrase suivante "De la même manière, je pense que c'est confronté au totalitarisme que les hommes expriment de la manière la plus visible leur véritable nature" - (que j'avoue avoir un peu remaniée entre temps), pourrait donner à penser que je fais l'éloge des systèmes totalitaires en disant que c'est uniquement dans ces systèmes que la nature de l'homme se révèle pleinement. Or, je précise, afin que cela soit vraiment claire pour tous ceux qui prendront le temps de lire ce blog, que, si je suis assez curieux de connaître la véritable nature de l'homme, je ne me fais aucune illusion quand à la grandeur de celle-ci. Je pense éffectivement que les systèmes totalitaires sont très efficaces pour nous faire connaître une certaine forme de vérité sur l'homme. Mais je pense encore plus fort que cette vérité ne vaut absolument pas la peine d'être révélée "concrêtement" , car elle n'est pas bonne. Le communisme était, sur le papier, une idée tout à fait appréciable. Mais cette doctrine ignore complètement la nature humaine alors que, une fois mise en oeuvre, elle en a été un véritable catalyseur en instaurant des système totalitaires. C'est pourquoi elle n'a pu qu'échouer. Par nature, l'homme essaie d'asservir son prochain. Donc, je le repère encore, bien haut et bien fort, c'est justement parce que les systèmes totalitaire sont d'excellents révélateurs de la nature humaine qu'il est absolument préjudiciable de les mettre en place. La démocratie attenue la nature humaine. Et c'est exactement de cela dont nous avons besoin.

06/02/2007

Les régimes totalitaires ont de particulier qu'ils constituent des véritables révélateurs de la nature humaine. Cette réflexion m'est venue après avoir vu "La vie des autres", le magnifique film de Florian Henckel von Donnersmarck. L'action du film se déroulant dans l'ex-RDA, un couple d'artistes se retrouvant victime de la surveillance de le Stasi, la principale tendance des critiques consiste à y voir une reconstitution historique ou encore une réflexion sur l'exercice d'une activité artistique en RDA, comme en témoigne cette interview du réalisateur. Pour ma part, j'emprunte une autre voie. La RDA et la Stasi ne sont évidemment pas le sujet de "La vie des autres" mais un cadre idéal dans lequel peut se développer une allégorie de la nature humaine. Dans un régime totalitaire, les personnes qui ont un pouvoir quelconque peuvent s'en servir pour l'assouvissement de leur convoitise. Dans un régime totalitaire, la lacheté s'exprime chaque jour "librement". Dans un régime totalitaire, pour préserver certains avantages, un ami trahira son ami, un homme ou une femme trahira sa maitresse ou son amant. Mais aussi, dans un régime totalitaire, on verra s'exprimer ce qu'il y a de meilleur en l'homme. Or, les êtres humains ne sont évidemment pas différents dans les régimes totalitaires que dans les démocraties. On dit que l'on reconnait ses véritables amis dans les périodes les plus difficiles. De la même manière, je pense que c'est confronté au totalitarisme que les hommes expriment de la manière la plus visible leur véritable nature. Le grand mérite de Florian Henckel von Donnersmarck est donc d'avoir su utilisé d'une manière tout à fait remarquable cette donne. J'ajoute, pour ne laisser personne sur une impression négative, que l'histoire se termine sur une note d'espoir en montrant qu'il y a (toujours ?), parmi les mauvais, un bon.

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