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28-04-2003
Parmi les grands romanciers, je distingue ceux que j'appelle les "freudiens"des "non-freudiens" autrement dit, ceux pour qui la psychanalyse est une grande science de ceux qui l'ignorent complètement.
Dans ma bibliothèque, les deux extrêmes sont Stefan Zweig, qui était un grand admirateur de Freud et Vladimir Nabokov, pour qui Freud n'était qu'un charlatan. Cette distinction est importante si l'on s'intéresse à la psychologie des personnage d'un roman, ou si l'on s'intéresse aux romans tout simplement. Certains auteurs sont "freudiens" avant Freud, c'est-à-dire, que leur observation, leur manière de sentir le monde, nous fait entrevoir certains recoins de l'âme humaine dont Freud ouvrira les portes. Je pense aux Russes, Tolstoi notamment, et aux français, Stendhal et Balzac dans une certaine mesure. On pourrait en trouver bien d'autres.
Vladimir Nabokov, qui détestait Freud, je ne sais pour quelle raison, avait trois auteurs favoris pour le XXeme siècle : Proust, Kafka, Joyce. Or, d'après moi, ces trois auteurs sont "freudiens". Nabokov crachait sur toutes les lectures, sous le regard de la "psychanalyse", qu'on ait pu faire de ces auteurs.
J'en arrive au livre qui m'intéresse aujourd'hui. Il s'agit de "Après le Banquet" de Yukio Mishima. Suivant ma classification, c'est un auteur véritablement "non-freudien", cela est assez rare dans la littérature occidentale (celle que j'ai l'habitude de lire) pour que j'en soit frappé tout au long de ma lecture. Je pense que sa nationalité japonaise y ait pour beaucoup évidemment. Mais quel auteur merveilleux et quel beau roman. Il raconte l'histoire d'une femme d'une cinquantaine d'année, propriétaire d'un grand restaurant, qui se marie avec un homme politique. Cet homme se présente à une élection. L'héroïne donne à la fois de sa personne et de son argent pour le faire élire. Toute son énergie et toute sa fortune y passent. L'homme perd. Après la défaite, la femme le lâche, comme on dit, et retourne à son restaurant.
A la fin du récit, en guise de conclusion, un ami lui écrit ceci :
" J'ai longtemps pataugé dans les marécages de la politique et en fait j'en suis venu à aimer ces marécages. Là la saleté purifie les hommes, l'hypocrisie révèle le caractère humain plus qu'une honnêteté imparfaite, le vice peut faire revivre, au moins pour un moment, une confiance débile. Juste comme lorsqu'on jette du linge lavé dans une essoreuse centrifuge, celle-ci tourne si vite que vous ne pouvez plus distinguer les chemise et le vêtements de dessous, ce que nous appelons habituellement le caractère humain disparaît immédiatement dans le tourbillon de la politique. J'aime cette opération violente. Elle ne purifie pas forcément mais elle fait oublier ce qui doit être oublié elle fait perdre de vue ce qui doit être perdu de vue."
Voilà bien, si je ne me trompe, un autre regard sur la politique.

P.S : Yukio Mishima est l'un des écrivains japonais les plus importants, si vous ne l'avez jamais lu, je vous y invite absolument !!

25-04-2003

Nous travaillerons plus longtemps avant de pouvoir vivre enfin !

24-04-2003
Dans sa grande croisade contre l'insécurité, Nicolas Sarkozy, voudrait punir les jeunes fumeurs de shit. Il propose des sanctions assez originales mais qui me mettent bien mal à l'aise.
En effet, un jeune pris en train de fumer un joint pourra se voir :
- confisquer son scooter
- reculer l'âge du passage du permis de conduire
- obliger de faire un travail d'intérêt public
Or je ne suis plus jeune, mais je n'ai jamais eu de scooter, je n'ai jamais passé mon permis de conduire et, en écrivant (presque) tous les jours ces maudites chroniques, je pense faire un travail d'utilité public qui me rapporte zéro francs, zéro euros. J'ai donc, selon la conception du monde de M. Sarkozy, été punis. Comme je n'ai fait l'object d'aucune condamnation pour fumage de shit, je m'élève contre cette injustice et j'invite tous les lecteurs de ce site à réagir afin de lever les sanctions qui, sans même que je m'en aperçoive pèsent sur moi depuis tant d'années. Ne laissez pas faire une telle injustice s'il-vous-plaît, libérez moi !

23-04-2003
L 'école laïque ne devrait pas avoir pour objet d'interdire à des jeunes filles de porter un voile mais de leur fournir les éléments d'une émancipation qui, à termes, le leur fera enlever délibérément.

22-04-2003
J'ai manqué, hier, de m'exprimer à propos de ce fameux jour où furent qualifiés pour le second tour des élections présidentielles, en France, un candidat de droite et un autre d'extrême droite. Un véritable cataclysme politique dont le Front Nationale continue de se réjouir (malgré la formidable déculotter du second tour) et le Parti Socialiste ne parvient toujours pas à se remettre.
Certaines personnes qui me lisent me trouvent naïf. Surtout lorsqu'ils ne sont pas d'accord avec les idées que j'expose, ils n'ont très souvent d'autres arguments que m'envoyer ce qualificatif à la gueule.
Soit. J'apporte aujourd'hui de l'eau à leurs moulins et le bâton avec lequel ils pourront me battre un peu plus sérieusement.
Autour du 21 avril 2002, quelques jours avant le vote du premier tour, j'ai lu un article du Monde qui expliquait que Jean-Marie le Pen se préparait pour la bataille du second tour. Cela m'a semblé plausible mais j'ai pensé : putain ! Chirac ne serait donc même pas au second tour... Le 21 au soir, après avoir avalé la pilule du résultat, j'ai repris le dessus en me disant : Chirac va être réélu, aux législatives la gauche va gagner et nous sortirons d'une cohabitation pour une nouvelle cohabitation. Les français ont jugé que cette perspective n'était pas acceptable.
Lorsque je repense à ce fameux 21 avril, la première chose qui me vient à l'esprit est donc ma naïveté. Mais suis-je le seul à avoir été naïf ce jour-là ?

18-04-2003
Je découvre, en lisant quelques lettres qu'il a envoyées à Mme Hanska, que Balzac avait une piètre idée de l'oeuvre de Dumas.
"J'ai lu hier Les mystères de Londres* (...), c'est un peu meilleur que Dumas et Sue mais ce n'est pas bon.
"Les trois mousquetaires sont exécrables. On est fâché d'avoir lu cela, nous autres, lecteurs, instruits, nous connaissons cela par coeur, c'est vulgaire ; c'est à donner des nausées."
Balzac juge bien. Il a parfaitement raison. D'un point de vue littéraire, Dumas est très loin des génies que sont, par exemple, Victor Hugo, Balzac lui-même, Flaubert, Baudelaire, Rimbaud, Proust et même Maupassant. Néanmoins, il a connu le succès, il s'est fait construire un magnifique château (que Balzac admirait, et enviait certainement) et, après sa mort, il a même réussit à entrer au Panthéon. Quel opportunisme ! dirait-on.
Le succès est bien une chose indépendante du génie. A notre époque, si nous ne cessons de voir l'une, l'autre, en revanche, à tendance à disparaître (j'ai presqu'envie de dire : par la force des choses).

12-04-2003
"Je ne sais pas ce que c'est qu'un livre, personne ne sait. Mais je sais quand il y en a un et je sais quand il n'y en a pas"

"L'école a la prétention de tout nous apprendre (...) J'étais une très bonne élève (...) Je me suis guérie de l'école."

Dixit Marguerite Duras.

11-04-2003
Jacques Chirac est vraiment un homme très surprenant et bien malin qui prétend le suivre ou le comprendre. Après sa performance de 1997, le voici aujourd'hui l'allié de la Russie... contre les Etat-Unis. Heureusement que Nicolas Sarkozy est là pour nous rappeler que ce gouvernement est bien un gouvernement de droite.
Il n'empêche que celle-ci (la droite) change : elle évolue. Et son évolution passe souvent par l'adoption de certaines idées dites "de gauche". De même l'évolution de la gauche passe par l'adoption de certaines idées dites "de droite". Du coup, le fameux clivage droite-gauche en prend un coup, les "politiques" subissant une formidable attraction vers le centre. Or, lorsque la droite et la gauche pratique la même politique à quoi sert d'aller voter ?
C'est pourquoi, je pense que dans les prochaines décennies, alors qu'un certain nombres d'états vont découvrir la démocratie (l'Irak, peut-être, et de plus en plus de pays africains certainement), dans le monde occidental, ce système, tel que nous l'avons connu jusqu'à présent, connaîtra sa fin. Cela ne sera pas forcément négatif si, plutôt que tenter de freiner cette évolution, nous prenons en considération cette hypothèse et réfléchissons à ce que pourrait être une VIeme république. En tout cas, un retour en arrière, sous pretexte que les français se désintéressent (et se désintéresserons de plus en plus de la politique, à moins d'une sérieuse menace à la liberté), serait désastreux.

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Malgré la volonté et les erreurs des grands leaders politique, les choses se font quelquefois pour le bien des peuples. Ainsi, Chirac n'a pas tort d'exiger une présence de l'ONU en Irak, et, pour cette raison, il a commis une grave erreur en imposant son veto à une intervention militaire. De leur côté, les Etats-Unis ont les meilleurs raisons de dire non. Seulement, en raison des pillages et la nécéssité de rétablir l'ordre en Irak, ils seront bien obligés d'accepter une aide supplémentaire. Ces hommes, je le pense, sont suffisamment intelligents pour comprendre que leurs intérêts passent par une grande réconciliation, c'est également, à l'heure actuelle, l'intérêt de tous les irakiens.

10-04-2003
Au 21eme jour de guerre en Irak, nous avons assisté à la fin du régime de Saddam Hussein et vu la liesse du peuple irakien dont on disait qu'il souffrirait d'une intervention américaine.

Je pense à ces boucliers humains partis pour partager le souffrances des irakiens et qui se sont retrouvés, depuis hier, à partager la joie d'un peuple libéré.
Je pense à tous ces gens qui ont manifesté jour après jour contre la guerre.
Je pense à tous ces spécialistes qui, après 15 jours de conflit, nous ont parlé d'erreurs stratégiques de la part des américains, d'opérations mal ménées.
Je pense à Jacques Chirac qui, ayant empêché les américains d'agir avec un mandat de l'ONU en opposant son veto à la guerre, voudrait maintenant (pour que la France ait une part du gâteau irakien) que cette institution intervienne dans l'après-guerre.
Je repense à cette question des intellectuels : "A-t-on le droit de détruire un pays pour le débarrasser d'une dictature qui, si impitoyable soit-elle, n'était pas pour le monde, une menace avérée ?" La réponse me paraît encore plus évidente. Et je poserais celle-ci en retour : A-t-on le droit, alors que nous vivons libre et dans l'abondance, de laisser des millions d'hommes, de femmes et d'enfants souffrirent à cause de la tyrannie d'un seul homme ?
Enfin, je me demande comment l'opinion public a pu se tromper au point de soutenir une dictature contre une démocratie ?
Bien que très critique à l'égard des Etats-Unis, pensant que, sur des nombreux points, ce n'est certainement pas un pays sur lequel prendre exemple, je connais la différence entre une dictature et une démocratie. Et, quoi qu'on en dise, les Etats-Unis sont une démocratie. Sous le prétexte d'opposer une résistance à leur hégémonie, nous ne devons pas commettre d'erreurs grossières.
Dans les problèmes de développement des pays pauvres, on entend très souvent des critiques à l'égard d'organisations telle que la banque mondiale ou le FMI. Mais personne n'affirme assez fort que jamais un pays n'a réussi à se développer sous une dictature (le propre du dictateur étant d'user des ressources de son pays pour accroître sa richesse personnelle et celle de ses proches et d'appauvrir davantage son peuple pour mieux l'asservir).
Du coup, nous pouvons logiquement nous poser la question suivante : Le préalable à tout développement n'est-il pas la mise en place d'un régime démocratique ?
C'est pourquoi je crois que ce qui va se passer en Irak sera très riche en enseignements. J'espère réellement que les Américains seront à la hauteur du grand espoir qu'il ont fait naître chez les irakiens mais aussi dans des nombreux autres pays sous le joug d'une dictature. Ils doivent se dire qu'au niveau des peuples arabes et partout dans le monde, ils ont tout à gagner en réussissant l'après-Saddam.
Personnellement, j'ai grand espoir pour cela car, malgré tout ce qu'on a pu dire sur l'intelligence de George Bush, il faut admettre que, depuis le 11 septembre 2001, il a réagi très intelligemment. Certes, il a profité de cet attentat pour rétablir, en même temps que la sécurité américaine, les intérêts de son pays dans une région qui lui était très hostile. Mais pourquoi penser que ce qui est bon pour les américains ne l'est pas pour ces peuples ?
On reproche aux américains une vision manichéenne du monde avec les bons (eux) d'un côté et les méchants de l'autre. En considérant que tout ce qui vient d'eux est mauvais et donc le Mal, ne faisons-nous pas la même chose ?
Il faut admettre que le monde change et pas forcément pour le malheur des peuples pauvres mais quelquefois dans leurs intérêts. Cela ne veut pas dire que du jour au lendemain tout va s'arranger, mais avec la fin du régime de Saddam, un grand espoir a vu le jour, qu'il était vraiment criminelle, pour quelques motifs que se soit, d'empêcher de voir offrir aux irakiens.

08-04-2003
Aujourd'hui, au journal télévisé de 13h00, sur France 2, un reporter à Bagdad a laissé échapper ceci :
Au fur et à mesure que les allemands heu... les américains pardon, pénètrent dans Bagdad...
Ce lapsus, très révélateur à mon avis, se passe de tout commentaire.

04-04-2003
Hier soir, le premier ministre nous a offert une magnifique prestation à la télévision. Il est apparu, comme l'écrivent aujourd'hui tous les journaux, rassurant, déterminé, vantant lui-même son propre courage. J'étais impressionné par sa maîtrise, non pas des questions abordées, mais de sa fonction, car il en imposait à tous. Comment, en le voyant ainsi presque affalé dans un fauteuil, la veste ouverte montrant qu'il se sentait parfaitement à son aise et qu'il domine les personnes et les questions, le regard fixe vers la caméra, oui comment, en voyant cet homme si sûr de lui, ce chef qui sait où il va, pourrions-nous douter de ses paroles ?
Il m'a semblé jouer une véritable partie de poker, une sorte de quitte ou double, car de deux choses l'une, soit les persceptives économiques s'amèliorent et il empoche le gros lot, soit elles continuent de se dégrader et c'est l'échec total.
Il a parlé de courage. Je crois éffectivement qu'il en a, du culot également, reste à voir maintenant si la chance sera au rendez-vous. Ce qui est sûr c'est que Jean Pierre Raffarin la tente, il va au devant d'elle, il fait des manoeuvres psychologiques sans doute convaincu qu'en pérsuadant les français que tu vas bien, les choses iront éffectivement mieux. Bref, toute sa politique dépend du morale des ménages et celui des chefs d'entreprise. Il sera très intéressant de voir s'il y réussit.

03-04-2003
Aujourd'hui, en France, grand appel à la grève pour défendre notre système des retraites.
J'ai pu constater, à ma grande surprise, que des jeunes, qui commencent à peine à travailler, se sentaient très concernés par cette question : Qui paiera leur retraite ?
La réponse est difficile tant elle révèle de nombreux paradoxes. A l'heure où les entreprises cherchent à se débarrasser de leurs employés en leur proposant des départs anticipés à la retraite, on parle de travailler plus longtemps. Alors qu'il suffirait, puisque problème démographique il y a, de faire venir des étrangers qui travailleraient en France pour payer les retraites, on les renvois chez eux dans des vols groupés.
Alors qu'on pourrait, en baissant le temps de travail, dire aux masses salariales,"vous travaillerez moins mais plus longtemps, ce qui, compte tenu de la progression de l'espèrance de vie, vous est favorable", on stoppe la mise en place de la réduction du temps de travail.
Mais nous ne devons pas nous en faire. Je suis sûr que l'équipe Raffarin trouvera une réponse qui, bien sûr, ne satisfera personne.

01-04-2003
Suite aux révélations de Loïk le Floch-Prigent, dans le cadre de l'affaire Elf, le parquet de Paris a décidé de ne pas poursuivre les hommes politiques accusés d'avoir perçu des fonds occultes pour financer leurs campagnes électorales.
Dans ce cas précis, disent-ils, il serait trop compliqué pour la justice de faire son travail. C'est du jamais vue. Nous allons attendre demain pour voir s'il ne s'agit pas d'un poisson d'avril.

Des Livres
  • V.S Naipaul
    "La moitié d'une vie"
  • Richard Price
    "Ville noire ville blanche"
  • Julio cortazar
    "Octaèdre"

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